Chambre 13: Nyd et son dragon

[HRP: si c'est trop hard, faut le dire et j'édite...]

*****

*°* Elle était attachée sur une chaise inclinée, les jambes tendues, plaquées contre une planche qui prolongeait son siège, solidement attachés. Ses poignets saignaient, entaillés par les cordes qui les retenaient aux acoudoirs. Son cou délicat était lui aussi sanguinolent, et sa respiration était difficile, à travers les liens qui l'éttoufaient. Une face souriante se tenait près d'elle. Elle lui posait des questions, des dizaines de questions, plus précises les unes que les autres. On lui montrait des photos, des clichés flous de personnes sortant d'un train, de cadavres qui baignaient dans leur sang, un rictus horrifié encore gravé dans leur visage. Mais elle secouait la tête, criait, toujours ce mot, "non, non..."...La face sortit une main maigre et exangue de l'obscutité, et prit délicatement son poignet endorlori. Une autre main s'extirpa de l'ombre et prit un de ses doigts entre les siens. Un craquement sonore. Elle ferma les yeux en serrant les dents. Une larme s'échappa du coin de son oeil et coula le long de sa joue. *ce n'est rien, il ne s'est rien passé.* Dans la douleur de l'os rompu, elle sentait battre son coeur affolé. PLusieurs craquements suivirent. Elle ne dit rien. Silence. On la giffla, on cria. La peur se fit plus intense. Elle étouffait. Une lame de rasoir scintilla à la lumière intense qui l'aveuglait. Du sang bouillant jaillit de nulle part. Sa vision se brouillait, de douleur, de larmes... mais toujours ce silence. Une seringue se planta dans sa chair. De la drogue. Mais toujours ce silence confus.
***
Une voix connue se distingua du flot de bruits qui l'entouraient.
"Quelle bourde, Nyd!! Qu'est-ce qu'ils ont fait à ton bras, bon dieu!! On va devoir te mettre une prothèse, t'entends? Une prothèse!! Tu fous vraiment n'importe quoi!" *°*

Nyd se réveilla en sursaut. Son visage était humide de larmes, son regard hanté par les souvenirs. Sh'Ören vint se blottir contre elle, et la laissa pleurer, se vider de toutes ses larmes. La lune éclairait encore l'obscurité de la nuit, et perçait les nuages pour venir illuminer la chambre.

*C'est si dur...*
*Je sais, je sais. C'est fini, maintenant. Ici, nous sommes en sécurité. Et je serais toujours là pour te protéger. Dors maintenant. Petite fille...*

[Ceci est la suite du topic du premier cours de vol à la falaise ^^]

*****

Nyd rentra dans sa chambre en silence. La lune avait déjà parcouru la moitié de son chemin. Sh'Ören atterit dans la grande salle à son tour, le dos encore sanguinolent du corps qu'il avait porté.

*Alors?*
*Il repose dans une partie lointaine de l'île. Personne ne viendra le chercher là-bas. Il y sera en paix.*
*Et si le patron avait tout planifié pour être sûr que je revienne?*
*Comment ça?*
*Eh bien il savait que nous étions amis, et que nous avions juré de nous venger l'un l'autre... Il peut être sûr que je reviendrais, et il m'attendra sûrement avec de la compagnie. A tous les coups, je me suis faite avoir...*


De nouveau elle fondit en larmes, blottie contre le ventre brûlant de son dragon. Elle avait vu trop de choses dans la journée, un professeur à assassiner, elle-même espionée, et son ami tué. Elle n'en voulait même pas à Isao d'avoir mis fin à ses jours. Sa vie n'avait pas été très belle, à lui non plus.
Elle se dirigea dans la cuisine où elle déposa un gros sac sur la table. Elle en vida le contenu qui s'éparpilla sur la table dans un fracas métallique. Des outils. Tourne-vis, et autres instruments de toutes tailles.
Elle sorti un fin stylet en fer et appya sur un grain de beauté. Toute une plaque de sa peau synthétique se déboita. Pendant plusieurs heures, elle répara les circuits endomagés un à un, mettant sa patience à l'épreuve. Elle avait pris quelque cours de mécanique pour être autonome avec son membre, mais elle avait toujours eu du mal à comprendre son fonctionnement. Elle finit par replacer la plaque de peau et fit quelques essais. Les doigts et le poignets étaient opérationels. Elle soupira, et s'étendit sur son matelas, sombrant dans un sommeil agité, jusqu'à-ce qu'un soleil rougeâtre se lève.

[Je sens que ce topic va se transformer en une série de chroniques à part... normalement mon perso n'a rien à faire là, mais bon, une envie passagère... ^^]

Nyd s'étendit sur son lit aux draps froissés. A travers la baie vitrée ouverte, elle admirait les constellations. Elle aurait aimé les rejoindre, une fois, pour voir. Un jour, on lui avait parlé de la mort, mais elle n'avait pas vraiment compris ce que cela signifiait. Depuis peu, elle avait réalisé. Son ami espion ne reviendrait pas. Il ne s'était pas endormi non plus. La machine s'était simplement arrêtée. Son esprit d'enfant, qui n'avait jamais lu, écrit, qui ne s'était jamais développé dans un autre sens que le combat, venait d'ouvrir les yeux sur quelque chose qu'il avait toujours ignoré. Sûrement cette ignorance l'avait-elle protégée de la pitiée lors de ses assassinats.

Elle ferma les yeux et laissa la brise fraîche lui brûler la peau. Le froid lui mordait les joues à pleines dents, mais elle appréciait cette douleur brusque, violente. Se laissant dériver dans de sombres pensées, elle s'assoupit, de nouveau hantée par les souvenirs douloureux qui composaient sa triste vie.


*°* La petite fille était agenouillée près du corps sanguinolent d'un chat. Il était mort quelques minutes auparavant. Deux hommes, placés en retrait, discutaient, mais elle n'entendait pas leurs dires. A vrai dire, elle n'écoutait pas. Ses sens étaient fermés à la réalité. Murée derrière ses larmes, les mains trempées du sang encore chaud de l'annimal, elle restait immobile.

Quelques minutes avant cela, l'un des hommes était venu avec le chat, bien vivant et en bonne santé, dans ses bras. Il l'avait posé délicatement sur le sol de la pièce fermée aux murs sales et sans fenêtres. La seule lumière provenait d'une vieille ampoule qui grésillait au dessus de la fillette. L'autre, son patron depuis toujours, lui avait ordonné de tuer le chat avec un canif. Pour lui apprendre l'insensibilité. Et faire tomber à jamais la pitié dans l'oubli. Et c'était sans regrets qu'elle avait égorgé l' animal, mais son acte était trop cruel - elle n'avait que huit ans - et elle n'avait pas supporté.

Le Patron la releva brusquement et empoigna le col de sa chemise trempée de sang. Il la tint à quelques centimètres du sol, étranglée par sa poigne rude. Il regarda de ses yeux froids les sillons salés qui parcouraient ses joues, et attendit que de nouvelles larmes perlent. Elle suffoquait. Mais le second homme ne dit rien. Il avait simplement posé sa main sur l'épaule du patron et regardait la petite fille se faire brutaliser, et peu à peu se transformer en machine. Le patron la gifla. Elle tomba au sol, glissant sur le béton qui écorcha sa peau. Il se baissa, la saisit et de nouveau la gifla. Il hurlait. Elle ne l'écoutait pas, détournant son regard déjà fuyant à l'époque pour regarder l'ampoule qui éclairait la sombre scène. Elle savait déjà ce qu'il disait. Elle ne devait pas pleurer. Plus jamais. Et cet homme lui criait cela violemment depuis plusieurs minutes déjà.

C'est à ce moment que vinrent ses premiers instincs violents. A son tour elle cria et se jeta sur le patron. Le deuxième homme la projetta sur le mur, mais elle avait déjà planté son canif dans le ventre du chef, qui hurla de douleur. Mais il se ressaisit et contempla la jeune machine d'un air satisfait. Elle n'avait que huit ans, mais elle serait déjà capable de tuer un homme. Déjà, cette fillette lui plaisait beaucoup. Il avait de grands projets pour elle. Mais il n'eut pas longtemps d'en penser plus que son second l'emportait à l'infirmerie dans l'urgence, enfermant la fillette aux yeux sauvages dans la petite pièce. Ce soir-là, elle n'eut pas de dîner et dormi sur le sol froid et dur de sa chambre. Mais elle ne regrettait rien. Seulement de ne pas l'avoir tué. Mais ce soir-là, le seul assassinat qu'elle avait commis, c'était celui de son enfance, qui dans la nuit, terminait son agonie pour disparaître comme un mauvais rêve au lever du soleil.*°*

Elle se réveilla en sursaut, le front constellé de gouttelettes de sueur froide qui scintillaient dans la nuit. Elle se leva en silence et se fit couler un bain glacé dans lequel elle resta longuemment, la tête sous l'eau, profitant du silence, du froid qui parcourait ses membres, de l'eau qui irritait ses yeux, de l'air qui s'échappait doucement de ses poumons.
Ce souvenir qui venait de gâcher sa nuit de repos venait de lui remettre en mémoire une leçon qu'elle aurait réapris dans la violence si elle n'avait été si loin de son camp de base: plus jamais, jamais, elle ne devait pleurer. Elle s'en voulait d'avoir versé tant de larmes depuis son arrivée.

*Je ne suis qu'une idiote, une faiblarde...*
*Sûrement. Idiote de te laisser avoir par le Patron. Faiblarde de ne pas avoir le courage de chialer. Tu me déçois.*
*J'ai toujours déçu les gens.*
*Arrête avec ton cinéma. Tu me fais pitié.*
*Et toi? qu'est-ce que tu as à m'attaquer avec tes mots? Comme si j'y était pour quelque chose!*
*Bien sûr que tu y es pour quelque chose. Tu es peut-être victime d'un drame, celui de l'humanité, d'accord, mais tu n'as pas le droit de t'en faire une arme. Garde la tête haute, bon sang! Bats-toi un peu! Tu vas bientôt mourir, avec toutes tes idioties, tes missions à la noix. Alors meurs dans l'honneur! Je ne veux pas me souvenir de toi comme d'une feuille fragile tombée d'un arbre qui s'est laissée marcher dessus! Tout le monde ne se souviendra que d'une fille fragile qui fait semblant d'être forte! Mais sois-le!! Tu es pire qu'un miroir! Tu es moins qu'un malheureux reflet! Tu n'es qu'une ombre! Un peu de soleil et tu perds tes moyens, et dans les ténèbres, tu meurs!*
*...*
*Dès demain, t'as interêt à aller mieux. Parce que crois-moi, je vais me la jouer conscience très chiante si tu continues.*

[Je trouvais l'idée marrante XD]

En rangeant ses affaires un peu mieux qu'en les laissant choir sur le sol, Nyd trouva un lecteur mp3 dans l'amas de ses vêtements. Elle fronça les sourcils, un objet pareil ne lui ayant jamais aprtenu. Elle en connassait le fonctionnement, mais la musique ne l'avait jamais intéressée. Elle enfila les écouteurs dans ses oreilles, et appuya sur plusieurs boutons. L'appareil réagit lorsqu'elle enfonça un bouton sur lequel deux signes étranges étaient gravés: "ON".

Un étrange message s'afficha sur l'écran, qu'elle ne comprit pas, et qui l'inquiéta. En réalité, l'étrange incantation qui venait d'apparaître n'était qu'un message de bienvenue.

Cette chose étrange commençait à l'inquiéter, et elle s'apprêta à retirer les écouteurs pour le jeter par la fenêtre. Mais elle se ravisa lorsqu'une première musique se mit en lecture. Elle reconnut de l'anglais, langue qu'elle avait vaguement apprise. Une phrase du refrain résonnait dans sa tête, qu'elle comprenait parfaitement.

All the dreams in which I'm dying are the best I've ever had...

Elle resta immobile, les yeux grands ouverts, le front plissé par l'étonnement. Ses yeux se posèrent sur le paysage magnifique de l'île qui s'étendait derrière la vitre.

"I found it hard to tell you, I found it hard to take..."

Elle se mordit la lèvre, ne s'achant s'il elle arracherait violement l'apareil pour l'écraser d'un pied rageur, si elle continuerait à écouter ces sons étranges sans rien dire, perdue dans ses pensées, ou si elle fondrait en larmes. Mais son attention se reporta sur la musique qui venait de s'arrêter. Une seconde musique, plus rythmée et vivante, faisait place à la triste mélodie. Une voix semblait se lamenter, En harmonie avec le piano et la batterie qui déversaient dans ses sens une sorte de torpeur mélancolique.

Je voulais trouver l'amour, j'y ai pensé, mais j'ai eu peur de le perdre...

Ses membres se raidirent.

...Mais ce petit con de Cupidon est enfermé dans un bidon d'essence!

Lentement, écoutant attentivement les paroles qui se gravaient peu à peu dans sa mémoire, elle vint s'allonger sur son matelas. Elle se laissa bercer par le lent mouvement des nuages clairs sur le ciel bleu, emportée par la mélodie, et par une magie qu'elle ne connaissait pas: la musique.

Avis de tempête j'ai les symptômes du coeur de pierre...
Dans les ghettos le mot "je t'aime", c'est jeté par la fenêtre!

Cette voix rude qui parlait, sans suivre la mélodie, lui faisait un drôle d'effet. Il lui semblait l'avoir entendue, il y a bien longtemps, à une époque sans doute où ses parents la serraient dans leurs bras chaleureux, loin de penser qu'un jour ils recevraient un mystérieux coup de téléphone qui leur feraient croire à l'enlèvement et assassinat de leur fille adorée.

Mais déjà la voix s'estompait dans le silence pour faire place à une autre voix, chaude, puissante et chaleureuse. On entendait la joie dans son timbre, accompagnée de dizaine d'autres qui se mélaient au son électrique de la guitare et de percussions. Celle-ci lui donnait envie de bouger.

Allez bouge-toi!!
Y'aura toujours quelqu'un pour te parler, trouver des réponses à tes questions, ou pour rester le soirs à tes côtééés

Elle sourit imperceptiblement. Mais déjà une autre voix se faisait dans son esprit. Une guitare classique l'accompagnait d'accord mélancoliques.

A quoi ça sert de chercher à comprendre? Quand c'est fini, c'est fini...
A quoi ça sert de chercher la lumière, quand il n'y a rien à voir?

Elle ferma les yeux. Elle aimait moins ces paroles. Un instant elle était impressionée de ce qu'une simple mélodie, quelques paroles pouvaient faire comme effet sur elle. Elle se sentait impressionnable par peu de choses, mais ce n'était pas cela. Simplement de la sensibilité. Une nouvelle voix, plus rude, rapide et mélancolique, arrive, accompagnée elle aussi d'une guitare.

Et il m'a dit un jour écoute petit, va, cours, attrape ta chance, vis ton rêve, la vie te souris
En une seconde, un oui, un non, tu passes à côté
Pense pas, dans le vent du courage vas-y et lance-toi
Et tu seras reçu par ceux qui t'aiment, ceux qui dans le fond d'un regard, en silence, te comprennent.
Et ils partageront les mêmes peinnes, les tiennes ces centaines de haines, Les fois où tu parles trop, les fois où tu dis rien, tu fais rien
Quand t'as l'impression de vivre toujours le même quotidien, baisse pas les bras, ne lâche pas...

Elle somnolait. Des souvenirs lui revenaient, elle se voyait devant un groupe de garçons, coinçée dans un coin de rue, elle se voyait courant sur la plage, découvrant les couleurs d'un coucher de soleil, se réveillant à la lumière d'une ampoule, observée par une fente sombre, les yeux rouges qui hantaient son sommeil d'enfant...

Parce que dans nos mains, ils ont placé des guns [...] Parce l'on est rien, si l'on ne s'uni pas. Unité...
[...] Divisés, pour mieux régner...
Chez moi les étrangers sont reçus avec un sourire un verre de thé...
[...] Sachez que contre la mort, personne n'a l'immunité!!

Ses yeux se posèrent sur une chemise froissée sur le sol. Elle était tachée de sang, déchirée en plusieurs endroits. Son regard parcourut sa chambre: le sabre qui reposait sur un mur, un vieux pistolet caché dans un recoin de son sac...

On ne retient pas l'écume dans le creux de sa main. On sait, la vie se consume, et il n'enr este rien, d'une bougie qui s'allume, tu peux encore décider du chemin, de ton chemin...
[...] Quand plus léger qu'une plume, tu peux guider tes pas... Sans tristesse ni amertume, avance et avance, puisque tout s'en va... Tout s'en va...

Une voix cristalline vint remplacer l'autre. Elle était pleine de vie, d'énergie, elle aimait bien ce son... mais elle se blottit un peu plus dans sa couverture, la mâchoire crispée.

Parle-moi de tes guerres, parle-moi de tes droits, parle-moi de ce père, qui te bat tant de fois!
Parle-moi de tes peurs, parle-moi je te crois, parle-moi de ton coeur, qui se meurt au combat...

Blottie sans bruit, le long du couloir, là où la lumière se perd et s'égare...
Tu te replies, perdue dans le noir, suppliant l'homme qui te tue du regard,
Parle-moi des journées de pluie, parle-moi de ce qui fait ta vie,
Parle-moi des milliers de cris, qui hantent ton corps et te meurtrissent...
Parle-moi petit à petit, parle-moi, encore quand tout se dit,
Parle-moi un peu, je t'en prie, Parle-moi...
[...]
Parce qu'aujourd'hui, au fond de ta chambre, tu refais le lit de tes mains qui tremblent
Pense que demain, quand tu seras grande, tout peut changer, demain peut te surprendre
Tu ne peux pas rester seule ici, ne jamais abandonner ta vie
Tu ne peux pas t'enfermer dans l'oubli, pour plus que jamais tu ne supplies
...

La musique stoppa net. Le lecteur avait beau lui dire qu'il manquait de batteries, elle ne comprenait pas. Alors l'appareil s'endormi. Sans vraiment comprendre, elle le posa sur le sol, et se leva. Elle s'assit sur le haut du dôme de verre qui surplombait sa chambre et laissait une vue imprenable sur le paysage de l'île, enveloppée dans un couverture blanche. Elle resta immobile, à méditer, jusqu'au matin suivant, laissant de temps à autre une larme perler au coin de son oeil, laissant son coeur battre plus vite, sa peau frissoner de froid.

[Merci à Sinik, Michel Fugain, Huges Aufray, un auteur dont j'ai oublié le nom, KMaro, Jmi Sissoko et la Fouine, Calogero, et enfin Nadya!]

[T'en fais pas pour ça... je te surpasse largement en magie, crois-pas t'en tirer si facilement... mais merci de prévenir ]

*L'idéal serait que tu t'entraînes au niveau des illusions. Ce petit gars te surpasse largement.*
*Tiens, tu me fais plus la tête?*
*Je crois que tu as compris la leçon.*
*Par contre je sais vraiment pas comment m'y prendre pour les illusions. Il est trop doué...*
*Dans ce cas, je vais te montrer comment t'en protéger, et rendre ton esprit aussi solide que le mien.*

Sh'Ören avait bien en tête de lui permettre de gagner. Il savait parfaitement que Nyd n'accepterait jamais une défaite.

Ils s'installèrent sous le dôme de verre, dans la lumière du soleil froid d'automne. Nyd se banda les yeux; elle avait appris à se repérer sans le regard, et cela lui éviterait de subir de nouvelles illusions visuelles. Mais elle n'eut pas le temps de penser à cette stratégie jusqu'au bout qu'un hurlement sourd, déchirant transperça ses tympans. Alors elle érigea un mur autour de son esprit, se représentant toutes sortes de protections mentales. Le hurlement se fit moins perçant, mais persistait toujours. Au bout de quelques minutes, il stoppa.

*Bien sûr, il ne sera jamais capable de percer tes défenses. Elle sont déjà très solides. Mais on ne sait jamais après tout. En tous cas, son esprit ne pourra jamais être aussi puissant que le mien, sauf s'il se transforme en dragon! Mais je n'ai aucune crainte là-dessus.

Je vais te montrer comment ériger des défenses mentales dignes d'un puissant dragon. Nous allons fusionner ton esprit, et tu créeras un clone qui nous attaquera avec des illusions. Comme tu seras dans mon esprit, tu pourras te rendre compte des manières de procéder.*
*D'accord.*
*Une dernière chose... Saches que c'est un savoir que seuls possèdent les Dragons. Je crois que tu es la première Dragonnière à posséder ce secret.*
*Je l'emporterais dans la tombe. Toutes les tortures ne me laisseront que dans le silence.*
*Parfait. Commençons.*

Nyd, avec l'aide de Sh'Ören, créa un clone qui possédait une puissance mentale particulièrement développée. Puis l'esprit de Nyd quitta son corps pour se réfugier dans celui de Sh'Ören. Elle fut impressionnée de se retrouver dans son intimité profonde, ayant accès à tous ses souvenirs de jeune dragon. Eux aussi étaient effrayants. Elle réalisa à quel point il avait souffert, lui aussi. Elle admira encore plus son comagnon.

Sh'Ören la laissa quelques minutes, puis une illusion violente assaillit l'esprit de Sh'Ören. Immédiatement, le dragon matérialisa une forteresse. Comme s'était étrange aux yeux de la jeune Dragonnière! Ses souvenirs semblaient logés dans un donjon qui possédait des centaines de salles, pour ses peurs, ses espoirs, ses pensées. Et autour, il érigeait un mur gigantesque, incroyablement épais. L'illusion prit la forme de différents instruments d'assauts. De la forteresse sortirent des centaines d'ombres aux formes indistinctes. Elle envelopèrent les assaillants qui disparurent.

L'illusion venait de prendre fin.

Leurs esprits se séparèrent, et de nouveau Nyd réintégra son corps.

*Incroyable!!*
*Tu vois? Il te suffit d'imaginer ton esprit sous la forme d'un objet à protéger. Ainsi, l'attaque prendra la forme adéquate par rapport à cette materialisation. Tu suis?*
*Oui, j'ai compris. En clair, toi, tu vois ton esprit sous la forme d'un chateau médiéval, mais sa peut être une porte à ouvrir?*
*Absolument. Maintenant, on va voir si tu réussis à appliquer. Attention, je suis coriace!*

Nyd se concentra sur son esprit. Elle l'imagine comme un blocus de l'armée, dans lequel se cachaient une bibliothèque immense. Au fur et à mesure, elle déploya ses défenses: il apparaissait enfoui sous une épaisse couche de terre, blindé de plaques de métal épaisses de plusieurs décimètres. Et autour de l'imprenable colline étaient postés tours de gardes immenses, chars d'assauts et soldats armés de terribles armes à feu.

Soudain à l'horizon de cet étrange paysage se découpèrent d'immenses chars d'assauts, et au dessus volaient une armée d'avions de chasse. Ses soldats se postèrent sur le haut de la colline et mirent les avions en joue. Ils les abattirent peu à peu. Les tours de garde lançaient des lasers (une invention farfelue de Nyd) qui perçaient les armures métalliques des engins, et ses propres chars tiraient sur ceux de Sh'Ören.

Lorsque l'attaque cessa, Nyd étaient en sueur, épuisée. Sh'Ören avait les yeux brillants de fatigue. Elle regarda sa montre; c'est avec étonnement qu'elle découvrit que leur guerre mentale avait durée près de trois heures.
Elle discuta avec Sh'Ören, mais la leçon était aquise.

Ils se couchèrent et dormirent jusqu'au matin.

Impressionné de la confiance que lui accordait la jeune fille, Fubuke en restait tout de même bien déçu. Il SAVAIT qu'il ne tiendrait pas 5 minutes sur les cotés du volcan, et qu'il avait besoin d'elle pour l'aider à être en sécurité pour retrouver ce sabre de légende. Il remercia tout de même Nyd pour son prêt qui s'averrait -il faut le dire- très utile. Il reformula donc sa phrase...
-J'ai besoin d'assistance pour gravir ce volcan. Je n'ai rien à te prommetre en échange, si ce n'est un peu d'action, et je comprendrait qu tu refuses cette offre. Cependant, je t'en supplie, aide-moi. J'ai brisé Seitori, et j'ai de bonnes raisons de penser qu'un autre sabre de légende se trouverait là-bas. Sans un des trois sabres de légende, mon pouvoir devient nul.
Il refléchit 5 secondes, puis ajouta:
-J'ai envoyé Seitori pour qu'elle se fasse reforger. Si j'arrive à récupérer Hakuryuu, celui du volcan, je t'offre Seitori. Il est certes moins puissant que Hakuryuu, mais reste un sabre de légende...

Fubuke se sentit rassuré d'être ainsi soutenu... Les deux sortirent de la chambre, et après que Nyd est vérouillée sa porte, ils descendirent jusqu'au rez-de-chaussée, suivis par Sh'Ören et Haku.
-Merci.
Fubuke était réellement content d'être accompagné de Nyd. Non pas parce que c'était une fille, mais parce qu'il connaissait ses compétences, et qu'il la savait bien plus fort que lui. Le fait qu'elle l'aide à trouver une arme puissante lui prouver qu'elle n'était pas une ennemie, puisqu'elle l'aidait à devenir plus fort. C'était presque une amitié qui naissait entre ces deux là. Mais ne forçons pas trop le temps.. En ce moment, les deux traversent la plaine, et arrivent dans une zone aride: le désert

[To: Le désert]