C'est pour vous tous! :p

[ Après avoir dit mon avis sur tout le monde, je m'attend au déluge! Mais je vais quand même poster ma petite créa ici ^^ (PS : j'ai mis des mots inventés XD Faites pas gaffe, en fait c'était une idée d'histoire longue qui m'était venue, mais ça n'a pas donné de suites) ]

A mesure que le soleil descendait, Pénélope marchait de moins en moins vite. Ses cheveux blancs, qui flottaient auparavant au vent, restaient posés sur ses épaules, comme un voile léger. L'herbe frissonnait sous ses pas, une petite bise agitait les toiles d'araignée suspendues aux branches. La jeune femme leva la main et recueillit l'une des arachnides sur ses doigts fins. Elle la porta au niveau de ses yeux couleur de miel et la regarda galoper en tous sens.

Quelques instants plus tard, elle trouva enfin la clairière. Satisfaite, elle alla s'asseoir sur le dolmen qui se dressait en son centre et profita de la douce sensation qui montait en elle. Elle observa les fleurs mêlées aux ronces et aux broussailles qui poussaient de l'autre côté, en contrebas, avoisinnées d'un petit lac, et leur trouva plus de charme que le plus fin des ors.

Elle contempla le coucher de soleil rouge-orangé qui s'offrait à elle. Décidément, maître Fagneül avait eu raison de l'envoyer là. C'était l'endroit idéal. Elle s'allongea sur la pierre encore chaude de l'amour du soleil, s'étendit de tout son long pour recueillir cette affection que la roche redistribuait, et soupira d'aise. Elle s'endormit avec le ciel, et se réveilla de même, le lendemain matin, quelques perles de rosée sur le bout de son nez gracile, ses longs cheveux autour d'elle comme une couverture.

Vraiment, quelle plaie que de ne pouvoir s'empêcher de s'endormir dès que le soleil se couchait. Elle avait de la chence d'être arrivée juste avant, la veille. Pénélope sortit de sa sacoche en vieux cuir quelques herbes et un pilon. Les dizaines de perles qu''elle avait cousues sur le rabat du sac la gênaient pour l'ouvrir, mais c'était plutôt joli, après tout. Elle écrasa les herbes séchées en de fines poudres vertes, bleues, jaunes, qu'elle mélangea dans la paume de sa main avec de la graisse de loup, et donc elle s'enduisit le buste, non sans avoir retiré au préalable son vieux corset devenu souple.

Les couleurs formaient des motifs qu'elle reproduisit avec soin à partir d'un manuel poussiéreux dérobé sans doute par la maître dans quelque caveau d'église ou souterrain humide dont il avait le secret. Elle récita ses Jihas en murmurant, comme le lui avait ordonné Fagneül, empreinte d'une craiante respectueuse pour ces signes anciens et respectable qu'elle avait la chance d'apprendre à utiliser.

Alors tout se mit à chuchoter autour d'elle. Les arbres se concertaient pour savoir s'ils devaient l'écouter. Les fleurs s'agitaient, dissipées, et bavassaient entre elles. L'herbe était l'origine d'un brouhaha perpétuel. Les graines piaillaient, réclamant plus d'eau, plus de soleil, plus de nourriture. Assailie par tant d'informations, de la terre, du ciel, de l'air, des plantes, des animaux, des insectes, de toutes les formes de vie, Pénélope poussa un cri de souffrance perçant, sa tête la brûlait, elle entendait tout, mais ne pouvait plus traiter toutes ces informations, elle n'arrivait plus à penser, à réfléchir. Elle était devenue pure douleur.

La jeune fille s'évanouit et retomba inerte sur la pierre maintenant dure et froide du passage de la nuit. La nature s'était tue.